Géopolitique, le débat (RFI) : Le Vatican, une puissance géopolitique originale
Le fonctionnement de la machine diplomatique des Papes est généralement assez méconnu, particulièrement et par définition lorsque celui-ci est secret. L’expertise du Vatican dans la médiation internationale et le rôle diplomatique que tient le plus petit État du monde, capable du haut de ses 44 hectares de s’affirmer comme un acteur majeur de la géopolitique internationale n’en sont pas moins réels.
On a en mémoire le succès de Jean XXIII dans la crise des missiles à Cuba en 1962, plus récemment celui du rapprochement entre Washington et La Havane finalement mis à mal par la Présidence Trump. Et l’on sait les difficultés que connaît cette machine diplomatique aujourd’hui que ce soit avec le Venezuela ou la Chine… avec quelques progrès à souligner concernant cette dernière.
Le Saint-Siège entretient des relations diplomatiques officielles avec 183 États. Seuls certains pays musulmans, la Corée du Nord ou la Chine s’y refusent. De tout temps, le Saint-Siège a été la cible de services secrets étrangers, persuadés que le Vatican dispose d’un réseau sans équivalent. Pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide, Rome a été un véritable nid d’espions de toutes nationalités. Le Vatican n’a officiellement pas de service d’espionnage… Reste que la chute du communisme a marqué la victoire de Jean-Paul II, le pape dont on sait qu’il s’est le plus impliqué dans des opérations secrètes. Et que l’Église n’est pas à l’abri d’affrontements souterrains opposant certains groupes en son sein.
Invités :
– Constance Colonna Cesari, journaliste. Réalisatrice. Spécialiste de la diplomatie du Vatican. « Dans les secrets de la diplomatie vaticane », éd. du Seuil.
– Yvonnick Denoël, historien et éditeur. Spécialiste du renseignement. « Les espions du Vatican », éditions Nouveau Monde.