Challenges : Le Crépuscule des héritiers
Notre avis. Il est de bon ton de célébrer l’entreprise familiale, sa constance, ses valeurs. Denys Brunel, lui, a décidé de s’y attaquer. Le verbe choisi, la cravate bien nouée, centralien, docteur ès sciences éco, l’homme n’a pourtant rien d’un révolutionnaire. C’est plutôt un marathonien de l’entreprise familiale : Perrier (famille Leven), Suchard (famille Clin), Monoprix (familles Moulin, Heilbronn et Meyer). Et c’est peut-être justement ce parcours et la fréquentation de rejetons pas toujours talentueux jetés sur son passage par des familles soucieuses de conserver la barre qui l’amène à militer pour la fin d’un modèle qu’il juge incompatible avec une vision moderne de la société et de l’égalité des chances. Ses recettes : baisse de l’impôt sur le revenu, mais taxation très forte (jusqu’à 80 %)des gros héritages… mais pas des petits. Une potion que l’économiste Thomas Piketty et le think tank Terra Nova, positionnés, eux, plus à gauche, ne renieraient pas. E. T.