Description
Le 15 février 1954, le KGB perd la trace de Pierre Deriabine, chef du contre-espionnage soviétique en Autriche. Une chasse à l’homme est aussitôt déclenchée, avec ordre de le ramener à Moscou mort ou vif. L’implacable poursuite n’aboutira pas. Le fugitif trouve refuge aux États-Unis.
Pierre Deriabine est le premier grand « défectionnaire » soviétique passé à l’Ouest après la mort de Staline. Contrôle de la population, espionnage de tous par tous, déportations et enlèvements, délations et provocations, enquêtes et contre-enquêtes, surveillance des enquêteurs, épuration des policiers, purges permanentes : l’ancien policier décrit les techniques de base du stalinisme. Il démonte les rouages impitoyables d’une des machines répressives les plus dévastatrices : la police secrète de Staline.
Ses révélations sont de la première importance. La structure du KGB, le fonctionnement de sa section austro-allemande, les opérations de son « poste » viennois n’ont pas de secret pour lui. Sa connaissance de la Sécurité d’État, de ses hommes, de leur mentalité, de leurs méthodes est si profonde qu’elle permet pour la première fois de comprendre la logique du monde soviétique. Car Deriabine a fait ses preuves aux trois points cardinaux de l’exercice opérationnel du pouvoir : le renseignement soviétique à l’étranger où il occupait un poste-clé, le parti communiste où il fut secrétaire, les forces de sécurité du Kremlin dans lesquelles il fut officier.
Ce témoignage fait écho aux mémoires de Walter Krivitsky, agent des services secrets soviétiques de 1918 à 1939, qui n’eut pas la chance de survivre à sa défection (J’étais l’agent de Staline, Nouveau Monde éditions, 2015).