Mémoires (du duc de Lauzun)

juin 2006
ISBN : 9782847361711
160 pages

8,10

Grand séducteur et grand soldat, Lauzun fut rendu plus célèbre par ses aventures amoureuses que par ses faits d’armes. Dans ses mémoires, récit sincère et modeste de ses succès à la guerre et auprès des femmes, il se livre avec délicatesse et sans vanité.

Description

Armand Louis de Gontaut, duc de Lauzun, est né à Paris en 1747. Grand séducteur et grand soldat, Lauzun fut rendu plus célèbre par ses aventures amoureuses que par ses faits d’armes. Dans ses mémoires, récit sincère et modeste des succès qu’il remporta à la guerre et auprès des femmes, il se livre avec délicatesse et sans vanité, faisant de lui-même le contraire d’un don juan nihiliste.

Élevé à la cour de France, proche du ministre Choiseul et de son entourage, il se vante dans ses Mémoires de multiples conquêtes : duchesses, comtesses, princesses, reine de France… Cela ne l’empêcha pas de participer à plusieurs campagnes militaires, Corse, Sénégal, surtout la guerre d’Indépendance des futurs États-Unis, pays où il se rendit deux fois. Il fut élu député de la noblesse aux États généraux de 1789 et se déclara favorable à la Révolution. Il exerça plusieurs commandements militaires (Rhin, Var, Vendée) et fut finalement emprisonné et condamné à mort par le tribunal révolutionnaire en 1793.

Rien de plus romanesque que les Mémoires du duc de Lauzun, rien de plus emblématique aussi que cette figure de grand aristocrate, élégant, voluptueux, aimable, héroïque. Très tôt il intéresse les femmes. Il commence sa carrière chez Mme de Pompadour à qui il fait la lecture. Lauzun avoue ingénument combien à vingt ans il était déjà « assez à la mode » pour qu’aucune femme ne dédaignât pas de lui plaire. Il y a du Chérubin en lui, tendre, palpitant, il tombe toujours amoureux comme si c’était la première fois. Qu’une de ses maîtresses le quitte ou se montre trop sévère à son égard, il s’évanouit, crache le sang. Il finit même (tout au moins dans ses Mémoires) en amoureux transi qui se morfond dans l’attente des lettres d’une belle indifférente. Il ne se contente pas de Paris et de ses entours, il inaugure la galanterie cosmopolite. Il lui suffit de paraître, les belles Anglaises froides, l’impertinente Électrice de Saxe fondent à son approche comme neige au soleil, une princesse polonaise, cornélienne à souhait, lui cède enfin dans les larmes et les remords. Il rencontre bientôt la plus illustre de ses victimes, la reine de France.

En 1793, il montera crânement sur l’échafaud après avoir trinqué avec son bourreau.