Description
L’Orchestre noir enquête sur les attentats qui frappèrent l’Italie de la fin des années soixante aux années quatre-vingt, plus particulièrement sur celui de Piazza Fontana à Milan en 1969.
La contestation sociale est alors à son apogée. Cet acte terroriste, qui tue 17 personnes et en blesse 88, marque un tournant. Il est un choc pour le pays et inaugure les « années de plomb», substituant à la perspective d’un changement social, la crainte de la violence politique aveugle. Entre 1969 et 1980, la Péninsule connaît plus de 4000 attentats, qui feront 360 morts et 4500 blessés.
Cette violence meurtrière est très majoritairement le fait de l’extrême droite. Mais, manipulées par les services secrets italiens, les premières enquêtes policières s’orientent vers l’extrémisme de gauche et plus particulièrement les anarchistes.
Pourtant des magistrats courageux sauront remonter vers les vrais auteurs : des néo-fascistes italiens d’Ordine Nuovo manœuvrés par la C.I.A. et les organisations clandestines de l’OTAN, obsédées par la montée du communisme. Ces réseaux, où se retrouvaient tout à la fois politiciens et militaires, membres des services secrets et adhérents de la Loge P2, portaient le nom de « Gladio ». Ils projetaient d’abattre la démocratie italienne et d’instaurer un pouvoir fort s’appuyant sur l’armée, à l’instar du coup d’État des colonels grecs en 1967.
Pour plonger leur pays dans le chaos, les putschistes comptaient, en matière de subversion, sur le savoir-faire d’anciens officiers français de l’O.A.S., spécialistes de la « guerre psychologique » et de l’infiltration dans les groupes gauchistes.
Remarquablement précis et documenté, cet ouvrage constitue une véritable anatomie des réseaux néo-fascistes, des lendemains de la Seconde Guerre mondiale à la fin de la guerre froide.
Nouvelle édition augmentée d’une postface de l’auteur.
« Cette enquête est remarquable. Rien n’y manque, du scrupule et de la minutie dans la recherche de l’information au suspense savamment ménagé. » (Libération, à propos du documentaire éponyme de Frédéric Laurent et Fabrizio Calvi)