Description
L’affaire de l’opium, le trafic des piastres, les drames de Dien Bien Phu ou de la RC4, le « roi Jean » : dans tous ces épisodes, les services de renseignement français ont joué un rôle majeur. Lorsque le corps expéditionnaire français débarque sur les quais de Saigon, le commandant ignore qu’il s’engage dans un conflit de huit années. La guerre que les Français vont mener dans les villes, les rizières ou les montagnes calcaires de la Haute-Région n’a rien à voir avec les guerres européennes qu’ils connaissent. Les services français vont devoir réinventer leurs techniques et méthodes pour réduire l’influence de leur adversaire, aussi bien les divisions de choc du corps de bataille de la République démocratique du Viêt-Nam, que les agents, membres des comités d’assassinats, qui sèment la terreur dans les villes et campagnes d’Indochine. Le deuxième bureau, le SDECE, la Sûreté doivent faire preuve d’une grande ingéniosité : ils écoutent et décryptent les communications, ils intoxiquent les services adverses, épient les mouvements de l’adversaire. Ils dirigent des centaines d’agents et d’informateurs qui doivent s’infiltrer en territoire contrôlé par le viêt-minh. Parfois, ils se compromettent gravement pour pallier leur manque de ressources ou pour trouver des informations auprès de « rebelles » qui ne souhaitent pas les leur livrer : guerre de l’opium, emploi de la torture, etc. Les officiers de renseignement croisent sur leur route les « alliés » des autres services occidentaux et en premier lieu les « Américains pas toujours tranquilles » de la jeune CIA qui font leur apprentissage de la guerre au Vietnam. Entre les services, la coopération s’accompagne de suspicion : notamment après la mort d’un jeune officier français en 1945. Les services en Indochine constituent un vaste archipel du renseignement décrit pour la première fois avec précision par un historien ayant eu accès à de nombreuses archives inédites.