Description
Les députés de Napoléon n’ont pas laissé un aussi grand souvenir que ses généraux ou ses conseillers d’État. Le Corps législatif apparaît comme le parent pauvre des institutions napoléoniennes et il conserve encore aujourd’hui son épithète de « corps des muets » – qualifiant une assemblée qui, votant les lois sans les discuter, ne semblait avoir eu aucune influence sur le gouvernement de 1799 à 1815 et qui, aux yeux de Thiers, était composée de «fatigués obscurs».
Injuste oubli, discrédit immérité : des personnalités comme Grégoire, Lainé et Fontanes prennent des décisions qui pèsent sur le sort de la France, tandis que des députés moins célèbres veillent à ce que Napoléon respecte les principes de la Révolution, avant de se prononcer, face à la défaite du régime impérial, pour la déchéance de l’Empereur. Issus pour la plupart des nouvelles élites, les députés de Napoléon renforcent l’influence de celles-ci sous le Consulat et l’Empire, préfigurent les couleurs des assemblées de la monarchie censitaire et fondent un parlementarisme moderne.
Dernière des assemblées révolutionnaires, le Corps législatif fut la première assemblée de la France des notables, dont cet ouvrage nous fait découvrir tous les aspects, de ses fondements institutionnels à la vie quotidienne de ses 1461 députés