Description
Le renseignement est une dimension incontournable des politiques de défense et de sécurité. Les attentats commis en Europe ont montré l’impérieuse nécessité des collaborations et coopérations des États membres.
Instrument au coeur de la souveraineté des États, le renseignement connaît aujourd’hui de nouveaux enjeux d’intégration aux processus de décision en matière de sécurité et de politique étrangère de l’Union européenne. Si une capacité renseignement proprement européenne n’existe pas encore, l’ouvrage propose une généalogie inédite des structures spécialisées de l’Union européenne depuis les années 1990 à travers le rôle du Situation Centre, devenu Intelligence Centre en 2012 et rattaché au Service européen pour l’action extérieure (SEAE). Par l’analyse des enjeux politiques, institutionnels et doctrinaux du développement d’un renseignement d’origine européenne (ROE), il montre que l’intégration de la fonction renseignement au plan communautaire est réalisée en étroite coordination avec les services des États membres. Car en matière de renseignement, l’Union européenne a bien plus besoin des États membres que l’inverse. L’histoire de cet équilibre délicat entre sécurité nationale et intérêts supranationaux met en lumière la primauté donnée par les acteurs du renseignement à la prise en charge des menaces, par-delà les évolutions politiques. La volonté de faire émerger une structure communautaire efficace et autonome, face à la prépondérance américaine en matière de renseignement, s’est d’abord structurée autour de réseaux informels entre acteurs du renseignement nationaux et européens.