Le cinéma des années Reagan

janvier 2007

23,40

Cet ouvrage analyse les rouages du système de production des films à grand spectacle et observe à travers eux l’édification d’une mythologie hollywoodienne de la société américaine des années 1980.

Description


Au croisement des études américaines, des études cinématographiques, de la sociologie et de l’histoire, une nouvelle génération de chercheurs s’attache à dresser le bilan de cette production en s’attachant aux phénomènes de réception populaire, notamment dans les pays européens.
Une (re)lecture de ce corpus fait apparaître des distinctions importantes de traitement. La figure du héros et le culte du corps renvoient à des archétypes qui diffèrent selon les studios. De même, si certaines productions on adopté des partis pris thématiques qui renvoyaient plus ou moins directement à une traduction des idéaux reaganiens, d’autres ont en revanche véhiculé via le film d’action une critique assez sévère de la société américaine des années quatre-vingt, sans qu’elle soit pour autant perçue comme telle dans les pays où ces films furent projetés; ce qui soulève plus largement la question de la réception des films de série et des modes de pensée mis en œuvre pour les observer de part et d’autre de l’atlantique.

Table des matières

On connaît la boutade de Raoul Walsh à propos des trois composants essentiels du cinéma : «  Action, action, and… action  ». Dans les années quatre-vingt, Hollywood pousse cette logique à son paroxysme en produisant quantité de films dans lesquels l’action devient le principal moteur narratif (Rambo, Terminator, Cobra, Rocky, Delta Force, Invasion USA, Commando…). Parce qu’ils privilégiaient sur fond d’esthétique publicitaire des thèmes comme la revanche sur la guerre du Vietnam (Rambo, Missing in action, Delta Force), la condamnation des déviances de la société américaine (Death Wish, Cobra, C.H.U.D….), ou les figures manichéennes de guerriers victorieux sur les ennemis de la nation (Commando), ces films ont rapidement été considérés à l’époque de leur sortie comme les « porte-avions » de la propagande reaganienne.
Au croisement des études américaines, des études cinématographiques, de la sociologie et de l’histoire, une nouvelle génération de chercheurs s’attache à dresser le bilan de cette production en s’attachant aux phénomènes de réception populaire, notamment dans les pays européens.
Une (re)lecture de ce corpus fait apparaître des distinctions importantes de traitement. La figure du héros et le culte du corps renvoient à des archétypes qui diffèrent selon les studios. De même, si certaines productions on adopté des partis pris thématiques qui renvoyaient plus ou moins directement à une traduction des idéaux reaganiens, d’autres ont en revanche véhiculé via le film d’action une critique assez sévère de la société américaine des années quatre-vingt, sans qu’elle soit pour autant perçue comme telle dans les pays où ces films furent projetés; ce qui soulève plus largement la question de la réception des films de série et des modes de pensée mis en œuvre pour les observer de part et d’autre de l’atlantique[1].