Description
« Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. » Le 18 Brumaire de l’an VIII, l’oncle a joué la tragédie : Bonaparte renverse le Directoire par un coup d’État. Le 2 décembre 1851, le neveu joue la farce : Louis Napoléon dissout l’Assemblée nationale, mettant fin à la Deuxième République.
Quelles circonstances ont permis à « un personnage médiocre et grotesque de faire figure de héros » ? Réfutant une lecture anecdotique de l’événement sans céder au déterminisme, Marx développe une analyse des conditions sociales et matérielles du coup de force. Appuyé d’une main sur les royalistes bourgeois divisés, de l’autre sur le lumpenproletariat éparpillé, le second Bonaparte a vu la conjoncture s’adapter à son profit : le jeu des partis, les alliances objectives nées des rapports de classes sous-jacents ont rendu possible l’avènement du petit empereur.
Rédigé à chaud, publié cinq mois après l’événement, l’exercice est pour Marx l’occasion d’affiner une méthode d’analyse initiée dans ses écrits précédents. Forte d’une postérité exceptionnelle et de débats toujours vivaces, elle donne lieu à un texte incisif et brillant devenu un classique de l’histoire immédiate.