Description
L’histoire de l’Orchestre rouge est la plus célèbre de toutes les affaires d’espionnage de la Seconde Guerre mondiale. Difficile de compter les films, les livres et les articles qui lui ont été consacrés. Aidé par un bataillon de héros anonymes et abrité derrière des sociétés-écran, son grand chef, Léopold Trepper, parvint à rassembler une masse d’informations nouvelles sur la machine de guerre nazie ! Et si Staline refusa de le croire lorsqu’il lui annonça, en juin 1941, l’imminence de l’invasion de l’URSS, Trepper rendit possible sa victoire lors de la bataille de Stalingrad.
La vérité des faits est beaucoup moins séduisante. Les officiers du service de renseignement militaire soviétique (GRU) déployés en France et en Belgique n’ont guère été efficaces et leur grand chef s’est conduit en dilettante. Arrêté par le Sonderkommando Rote Kapelle constitué pour lutter contre eux, Trepper livra de lui-même les hommes et les femmes de son réseau. Il affirma plus tard avoir berné les Allemands (son célèbre « Grand Jeu ») et avoir tout fait pour les sauver mais c’est là pure invention. Embourbé dans sa collaboration avec les Allemands, il leur permit de pénétrer le cœur du dispositif clandestin du PCF. Si près que le Sonderkommando faillit arrêter Jacques Duclos et décapiter la résistance communiste.
Au-delà de sa relecture sans concession de quelques épisodes clés de la Seconde Guerre mondiale, l’auteur propose une réflexion sur la mémoire de cette épopée sanglante, qui ne laissa aucune place à ses véritables héros et glorifia l’imposteur. Il s’interroge sur la capacité de la société à se satisfaire d’une légende et à accepter naïvement le mensonge en tant que fragment d’histoire.