Description
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, la gendarmerie apparaît comme une « armée de l’intérieur », assurant la défense nationale et la protection des civils fragilisés par le conflit. Une mission pourtant bien loin de ce que vivent les soldats partis au front : obéissant à l’ordre de les maintenir au combat quoiqu’il advienne, « forçant, au besoin, leur obéissance », les gendarmes deviennent pour eux « la police des débineurs », des lâches restés à l’arrière. Invisibles aux yeux des troupes, ils sont pourtant bien présents dans les tranchées, mais peu nombreux, leurs effectifs déjà limités étant accaparés par les multiples missions de l’intérieur, indispensables à la survie de l’armée comme des civils.
Déterminante pour l’avenir de l’institution, la guerre d’usure change le regard porté sur la gendarmerie dont le rôle est devenu à la fois protecteur et répressif. Exposée au mépris des soldats en permission, elle subit également la transformation chaotique mais décisive de son institution, au gré des crises internes et des réformes. Lorsque la Grande Guerre prend fin, le gendarme a gagné en autonomie, mais doit faire face à une impopularité certaine.
Grâce à des recherches approfondies et à une analyse à la fois historique et sociologique, Louis N. Panel nous plonge dans le quotidien des gendarmes, mettant en lumière le travail et les conditions de vie de ces oubliés de la Grande Guerre.