Description
Depuis plus de quarante ans, Mai 68 occupe, dans les imaginaires ?collectifs, une place singulière. Que des affrontements violents opposent, au quartier Latin, forces de l’ordre et étudiants, qu’une manifestation dans les rues de Paris rassemble des centaines de milliers de participants, qu’une grève avec occupation d’usine prenne de l’ampleur et se prolonge, et naturellement les images et les sons du printemps 1968 rejaillissent dans les têtes et sur les écrans.
Des images et des sons, Mai 68 en a suscité en quantité dans un temps pourtant très court, et sous des formes étonnamment variées. Aux productions des forces contestataires se sont jointes celles des adversaires du mouvement, mais aussi celles des médias qui ont alimenté les contemporains en information. Et, une fois la page de la contestation refermée, celle-ci a stimulé les imaginations, devenant objet ou prétexte d’¦uvres visuelles ou audiovisuelles tout aussi diverses.
Face à une production aussi considérable, l’objet de cet ouvrage n’est pas seulement de démêler la confusion documentaire qui contribue à donner de l’événement des interprétations contradictoires. À travers l’observation de matériaux multiples, il est aussi de mettre en évidence les mécanismes par lesquels s’est construite la mémoire de Mai 68. Des affiches de l’Atelier populaire aux bandes dessinées et des reportages télévisés aux films de fiction, il restitue la « culture visuelle et sonore » du printemps 1968 et son rôle dans le regard porté collectivement, en France comme à l’étranger, sur la révolte de Mai.