Description
Ce livre sans équivalent en français brosse le tableau complet des services secrets allemands et de leur histoire de 1945 à nos jours. On y découvre la trajectoire de Reinhard Gehlen, officier de renseignement nazi, puis « père fondateur » du BND. Sa reconversion fut monnayée auprès des Américains grâce aux archives mises en sécurité en Autriche… L’ancien nazi – avec le même personnel et la même documentation – a pu remonter quasiment à l’identique son administration. Cette genèse peu banale marque durablement le BND qui est le refuge de nombreux anciens nazis jusqu’au début des années 1960 : c’est la cause de plusieurs scandales et peut-être de sa relative inefficacité face à la Stasi, son rival, qui sait très bien utiliser ce point faible pour le déstabiliser. À partir de la fin des années 1950, pour s’attirer les faveurs (aux dépens de la RDA) des pays du Proche-Orient tout juste sortis du joug colonial, on ne s’étonnera donc pas de voir la RFA envoyer le BND former les armées, les polices, les services secrets de l’Égypte, de la Syrie et du Soudan. Après la chute du mur, l’engagement des forces armées allemandes loin des frontières de l’OTAN amène le BND à de nouvelles missions. Dans la dernière partie de l’ouvrage, il est essentiellement question du rôle du BND dans les guerres d’Afghanistan et d’Irak. La coopération entre le BND et ses partenaires américains entraîne les Allemands dans des affaires douteuses, en particulier à cause de la torture pratiquée par les Américains. Ils connaissent également des échecs de stratégie, en particulier quand ils tentent de « négocier » avec des Talibans modérés. L’épisode le plus marquant sera le fiasco de « Curveball », faux transfuge irakien qui prétend donner les preuves d’armes de destruction massive et que les Allemands amènent sur un plateau aux Américains… qui n’attendaient pas autre chose pour déclencher la guerre contre l’Irak. L’ouvrage s’achève sur les affaires de blanchiment d’argent de ces dix dernières années et sur l’infiltration d’agents du BND dans le système financier du Liechtenstein, qui a permis à Angela Merkel de faire pression pour la levée du secret bancaire.
