Description
Quand la profession de détective est-elle née en notre pays ? De quoi se constituait l’ordinaire des cabinets de « police privée » ou de « renseignements confidentiels » ? Pourquoi surtout l’activité fut-elle si vite investie d’une réputation exécrable, que décrivaient les agences comme de véritables « usines à chantage » et les enquêteurs comme de vulgaires tâcherons du renseignement, tout juste bons aux basses manoeuvres de la « brigade des cocus » ? En retraçant la genèse de cette activité équivoque, depuis ses premiers pas lors de la monarchie de Juillet jusqu’à sa reconnaissance officielle par une loi de 1942, ce livre constitue la première étude historique jamais consacrée à ces figures de l’ombre. Il montre comment la profession, à compter des initiatives de Vidocq, directeur en 1832 d’un Bureau universel de renseignements, s’émancipa progressivement des traditionnelles agences d’ »affaires » ou de « contentieux » pour afficher une vocation « policière ». Comment, portée par le prestige croissant des modèles anglo-saxons (Sherlock Holmes, Allan Pinkerton) et la passion de l’enquête qui s’empara du pays au tournant du siècle, elle connut alors une vive croissance et quelques réussites exemplaires, aux sources d’une active industrie de la surveillance et de la sécurité. Pourtant, jamais le métier ne parvint à s’imposer, ou à convaincre de son honorabilité. Si nombre d’obstacles interdirent au détective de devenir, en France, un acteur légitime du contrôle ou de la régulation sociale, ils n’empêchèrent cependant pas sa silhouette de s’imposer progressivement comme une figure familière de notre société.
Table des matières
Quand la profession de détective est-elle née en notre pays ? De quoi se constituait l’ordinaire des cabinets de « police privée » ou de « renseignements confidentiels » ? Pourquoi surtout l’activité fut-elle si vite investie d’une réputation exécrable, que décrivaient les agences comme de véritables « usines à chantage » et les enquêteurs comme de vulgaires tâcherons du renseignement, tout juste bons aux basses manoeuvres de la « brigade des cocus » ? En retraçant la genèse de cette activité équivoque, depuis ses premiers pas lors de la monarchie de Juillet jusqu’à sa reconnaissance officielle par une loi de 1942, ce livre constitue la première étude historique jamais consacrée à ces figures de l’ombre. Il montre comment la profession, à compter des initiatives de Vidocq, directeur en 1832 d’un Bureau universel de renseignements, s’émancipa progressivement des traditionnelles agences d’ »affaires » ou de « contentieux » pour afficher une vocation « policière ». Comment, portée par le prestige croissant des modèles anglo-saxons (Sherlock Holmes, Allan Pinkerton) et la passion de l’enquête qui s’empara du pays au tournant du siècle, elle connut alors une vive croissance et quelques réussites exemplaires, aux sources d’une active industrie de la surveillance et de la sécurité. Pourtant, jamais le métier ne parvint à s’imposer, ou à convaincre de son honorabilité. Si nombre d’obstacles interdirent au détective de devenir, en France, un acteur légitime du contrôle ou de la régulation sociale, ils n’empêchèrent cependant pas sa silhouette de s’imposer progressivement comme une figure familière de notre société