Description
Le pouvoir politique et la justice ont longtemps pris les bigames au sérieux : « La bigamie est un crime énorme, dont les affligeants résultats profanent tout ce qu’il y a de plus saint et de plus respectable, les lois méconnues, la religion contristée, les mœurs flétries dans le sanctuaire de la famille, le parjure, le concubinage, une femme délaissée, une autre indignement trompée ».
Les punitions contre la bigamie sont très sévères : peine de mort, travaux forcés… Sa décriminalisation ne survient qu’en 1933.
L’opinion publique, elle, voyait plutôt dans la bigamie « un phénomène qui suppose encore plus d’imbécillité que d’esprit criminel », donc ne présentant aucun danger pour l’ordre social ; la littérature et la presse en témoignent.
Criminels ou naïfs, les bigames ? Leur existence, attestée à toutes les époques – de l’Antiquité à nos jours –, pose des questions essentielles en matière de valeurs morales, d’organisation sociale, d’administration, d’identité, de mentalités et de sensibilités. Pour les aborder, l’auteur use de sources inédites et abondantes, principalement judiciaires et journalistiques, inscrivant ainsi l’ouvrage dans les débats contemporains sur la conception du couple, en une formidable synthèse juridique, historique et sociale de ce qu’est la bigamie et sa perception morale à travers le temps.