Description
Longtemps considérée comme un fléau envoyé par Dieu aux pêcheurs voués à la prière et à la pénitence, la peste a été la grande épidémie de l’Ancien Régime, responsable au XIVe siècle de la disparition de près de la moitié de la population occidentale. Connue depuis l’Antiquité, elle a marqué durablement l’imaginaire français jusqu’à sa disparition au XVIIIe siècle.
Dans l’ignorance où l’on était des modes de transmission de la maladie, isolement, quarantaines, barrières sanitaires… étaient imposés pour protéger la société en séparant sa partie saine de sa partie contaminée. Facteur de changements climatiques, l’épidémie a ainsi permis aux villes puis, à terme, à l’État de développer un contrôle sanitaire généralisé sur le territoire avec la création à la fin du XVIIIe siècle d’une médecine des épidémies ordinaires, au moment où la science apporte peu à peu des explications qui permettront d’échapper à l’emprise de la religion.
Si l’histoire de la peste et de sa gestion ne peut aujourd’hui servir de modèle, cet ouvrage permet d’en relire quelques aspects à la lumière de questions soulevées par les pandémies contemporaines : notamment la rivalité sanitaire qui oppose Paris et Marseille, le confinement opéré à titre de moyen de lutte ordinaire ou les procédures bureaucratiques. Françoise Hildesheimer ouvre avec cet essai historique appuyé sur des textes d’archives une perspective inédite sur les épidémies.
Conservateur général honoraire du Patrimoine, Françoise Hildesheimer est spécialiste de l’Ancien Régime, notamment de l’histoire des maladies et des épidémies. Elle est l’auteure de nombreux ouvrages parmi lesquels Richelieu (Flammarion, 2004, rééd. 2021) et Une brève histoire de l’Église (Flammarion, 2019).
