Description
De 1959 à 1962, Constantin Melnik fut auprès du Premier ministre Michel Debré le coordinateur des services secrets français, au plus fort de la guerre d’Algérie. Dans ce récit des quelque mille jours passés à Matignon, il dévoile comment l’Etat français a conduit une guerre sans merci contre le FLN et l’OAS, apportant de nombreuses révélations sur les opérations clandestines du SDECE : écoutes téléphoniques du président tunisien Bourguiba dans ses entretiens avec les dirigeants du FLN, « taupes » recrutées parmi les intellectuels pro-indépendantistes, opérations commando contre les approvisionnements en armes, mais aussi négociations secrètes avec le FLN – à l’insu du tout-puissant Jacques Foccart. Melnik aborde de front la question des éliminations physiques, autorisées au plus haut niveau et exécutées sous couvert d’une mystérieuse organisation, la Main rouge. Mais il précise aussi comment les services ont refusé d’obéir aux ordres de Foccart réclamant la « neutralisation » d’avocats français pro-FLN comme Jacques Vergès.
Gaulliste de raison, débarqué sans ménagement ni parachute en 1962, Constantin Melnik s’exprime aussi sans langue de bois sur ceux qu’il considère comme des gaullistes courtisans et malfaisants, et sur les dérives barbouzardes qui ont suivi cette période de crise.