Description
L’année 1810 peut sembler être une année vide, dans le règne foisonnant de Napoléon. Il ne livre pas de grandes batailles, n’engage pas de grandes réformes, ne saisit pas l’importance d’une crise économique naissante. Le seul événement notable est le mariage de l’Empereur et Marie-Louise. Il constitue cependant un tournant bien plus marqué qu’on a bien voulu le dire et Napoléon le laisser croire.
L’union franco-autrichienne alourdit en effet le contentieux entre la France et la Russie. Elle sauve l’Empire des Habsbourg du démembrement envisagé après Wagram. Mais elle augmente aussi l’inquiétude de Murat, roi de Naples. Et, surtout, elle renforce le caractère monarchique d’un régime considéré jusque-là comme une dictature de salut public. Aveuglement ou lassitude : parallèlement, l’Empereur laisse Bernadotte devenir héritier du trône de Suède et ne passe pas en Espagne comme il devait le faire pour reprendre en main la Péninsule. Par son divorce et son remariage, il brave enfin le pape et place au centre de sa nouvelle dynastie une personnalité effacée, sur laquelle pèse le souvenir de Marie-Antoinette.
Telles sont quelques-unes des répercussions du mariage de Napoléon avec la fille de François Ier, évoquées ici, avec d’autres, par les plus grands spécialistes de la période. Ils montrent que toutes les pièces de la machine infernale qui emportera l’Empire en 1814 sont en train de s’ajuster en cette année 1810.